بقلم: د. جلال الغربي (كاتب وأكاديمي تونسي)
Dans ma note du 14 août 2010, je présentais un extrait du roman de Sonallah Ibrahim où l'on voit un enfant surprendre son père avec la compagne d’un jour. J’ai cru voir dans cette scène plus que du voyeurisme de la part du personnage mais plutôt comme un désir de voir la scène originelle, celle de sa conception.
C’est une tentative de pallier l’impossibilité où nous sommes tenus de ne rien voir de ce qui nous concerne le plus : notre naissance (ainsi que notre mort) Dans l’extrait qui suit, l’excellent romancier soudanais Hisham Adam (dans mes liens, en arabe) donne à lire cette scène où son héroïne, une jeune américaine, surprend sa mère en train de se faire tâter par son amant le jour même des funérailles de son mari.
Peut-on parler de voyeurisme appelé à flatter le voyeurisme du lecteur ou alors de cela que Freud appela « scopophilie » propension à l’image, en l’occurrence celle de la naissance, toujours vouée à l’échec et pervertie par l’impossibilité de se voir avant d’être ? Mais surtout où se situe la frontière entre voyeurisme et scopophilie ?
Je me souviens qu’enfant je le craignais beaucoup. Mon père avait beau ne pas le supporter, ne pas supporter même qu’on prononçât son nom, ma mère continuait à conserver dans son album des photos prises avec lui. C’était des photos où ils étaient ensemble à Hawaï, à Miami ou avec des amis communs à Haïti.
On voyait à ces photos qu’ils avaient le même tempérament. Jusqu’à maintenant je ne sais quel secret a fait que ma mère ait choisi mon père malgré la compatibilité de son humeur avec celle de Martin Dexter. Il semble que ce dernier ne fût point du genre affectionnant engagement, mariage et responsabilités familiales. Aussi dut-elle cumuler l’engagement d’un mari et la vitalité d’un amant.
Ma mère et Martin se tenaient en retrait des gens venus présenter leurs condoléances, ce qui permit à ce vicieux de se faufiler et de tendre la main pour lui tâter le derrière. J’en fus choquée et je pensai que ma mère l’esquiverait avec tact (naguère elle aimait ce genre d’attouchements) mais elle n’en fit rien. Cela suscita mon indignation et ma colère contre tous les deux. Ils ne virent pas que je les observais à travers la vitre de la voiture garée à l’ombre car je n’avais pas encore mis pied à terre.
Ce qui s’était produit avait suscité ma colère contre ma mère qui continuait dans ses folies encore à son âge comme une prostituée chevronnée. J’eus très honte de les voir chuchoter d’un chuchotement qui pour moi, ne suggérait pas l’innocence même dans une circonstance aussi solennelle. C’est comme s’ils s’étaient donné rendez-vous à ces funérailles. Je me demande comment il se fait que ma mère ait encore une telle vitalité sexuelle à son âge.
(Pétrophobie. En arabe.)أذكر أنني كنت أخشاه كثيراً عندما كنتُ صغيرة، ورغم أنّ والدي لا يطيقه، ولا يطيق أن يُذكر اسمه أمامه؛ إلاّ أن أمي كانت ما تزال تحتفظ ببعض الصورة الخاصة لهما في ألبوم صورها. صور تجمعهما في هاواي، وأخرى في ميامي، وصور تجمعهما ببعض الأصدقاء المشتركين في هاييتي. ويبدو من هذه الصور أن مزاجهما كان مشتركاً، وإلى الآن لا أعلم سر اختيار أمي لأبي رغم التوافق المزاجي الكبير بينها وبين مارتن ديكستر. يبدو أن هذا الأخير لم يكن من النوع الذي يهوى الارتباط والزواج والتقيّد بالمسؤوليات؛ لذا كان لزاماً عليها أن تجمع بين زوج ملتزم، وعشيق حيوي.
كانت أمي ومارتن يقفان إلى الوراء قليلاً من المعزّين، ما سمح لهذا الخبيث أن يتلصص ويمد يده ليلمس أردافها. لقد شعرت بصدمة كبيرة، وخمّنت أن أمي قد تُفلت من حركته تلك بلباقة (لطالما كانت تغريها مثل هذه الحركات قديماً)، ولكنها لم تفعل. الأمر الذي أثار استهجاني وحنقي عليهما معاً. لم ينتبه أحد منهما أني كنت أراقب ما يجري من خلال نافذة السيارة المظللة؛ إذ لم أكن قد ترجّلت منها أصلاً.
ما جرى جعلني أشعر بسخط حقيقي على أمي التي ما زالت تمارس هفواتها المجنونة؛ حتى وهي في مثل هذا السن كبائعة هوى متمرّسة. لقد شعرتُ بخجل شديد وأنا أراهما يتهامسان، همساً لم يوح لي بالبراءة قط، حتى وهما في مثل هذا الموقف المبجّل، وكأنهما تواعدا على أن يلتقيا في المأتم. أنا أتساءل: كيف يتأتي أن أمي ما تزال تتمتع بهذه الحيوية الجنسية في مثل هذا العمر؟
بتروفوبيا الدار العربية للعلوم ناشرون ومنشورات الاختلاف 2009 - ص 82 -83
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